Comment expérimenter la crise ? Et au fond, ne serait-ce pas à travers elle que le monde s’éprouve de la façon la plus juste ?
Pour leur première performance à la Comédie, Yan Duyvendak et Nicole Borgeat ont élaboré une dramaturgie de la déception, invitant le public à un vaste échec collectif. Histoire de recréer une compagnie des hommes avec l’intelligence, l’ironie et l’inventivité qui caractérisent l’univers de Yan Duyvendak.
SOS a été conçu comme un appel. Sans personnages, sans histoires à raconter. Les interventions de cinq performers, les réactions du public prises dans le vif de l’instant sont ici les uniques ressorts d’un drame qui ne dit pas son nom. Une création de tous les instants, drôle et habilement ficelée en marge de l’illusion théâtrale, où tout est permis. Y compris, bien sûr, l’échec.
Tout, sauf une chose : quitter la salle.
D’origine hollandaise, Yan Duyvendak est diplômé de l’École Cantonale des Beaux-Arts de Sion et de l’École Supérieure d’Art Visuel de Genève. Doté de prix prestigieux, artiste iconoclaste, il imagine avec une force créatrice hors du commun des dessins, des installations, des vidéos et des performances. Il est aussi enseignant à la Haute école d’art et de design de Genève.
C’est avec la réalisatrice et dramaturge genevoise Nicole Borgeat, diplômée de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle de Bruxelles, qu’il crée Made in Paradise en 2009. Une performance, en tournée mondiale, qui met à l’épreuve toutes nos convictions sur l’islam et le monde arabe.