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SPECTACLE "Innocence" / de Dea Loher - traduit de l'allemand par Laurent Muhleisen

07 - 12 déc 2011

Stage du Conservatoire de Musique de Genève

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Stage d’interprétation dirigé par Christian Geffroy Schlittler

La Comédie de Genève accueille dans ses locaux, lors d’un stage d’interprétation, les élèves de la filière pré-professionnelle d’art dramatique du Conservatoire de Musique de Genève. Ce stage aura pour fonction de familiariser les élèves-comédiens avec les vraies conditions de travail d’un théâtre, et aboutira à plusieurs représentations publiques. Pour les spectateurs, ce sera l’occasion de découvrir les nombreux talents de ces jeunes acteurs, dont le désir et l’énergie sont la plus belle des promesses.

«Tous nous aimerions bien être innocents ».

Cette phrase que Dea Loher met dans la bouche d’un de ses personnages est peut-être ce qui résume le mieux son rapport au monde et à l’écriture. Dea Loher est née dans les années soixante, au beau milieu du miracle économique allemand et dix ans avant les années de plomb, celles de la bande à Baader. Après des études de littérature et de philosophie, elle suit les cours d’écriture scénique de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Berlin. Ses premiers lecteurs en font une héritière de Brecht, c’est un compliment, mais le seul point commun entre Brecht et Dea Loher, c’est d’être née et d’avoir grandi en Bavière. S’il faut trouver une filiation dans l’écriture de Dea Loher, c’est plutôt du côté de Horváth qu’il faut se tourner. Comme lui, elle se soucie en permanence du destin de ses personnages et explore la tragi-comédie de leurs petites vies. Il n’y a pas de héros dans ses pièces. Elle fait se croiser des destins dans lesquels nous nous reconnaissons. Le moteur de son écriture est l’empathie, sa visée, une tentative de répondre à la question cruciale : est-il possible d’échapper à la responsabilité? S’il n’y a pas d’explication satisfaisante à notre présence sur terre, si nos vies se résument souvent à une épuisante – et vaine – quête du bonheur, il n’en reste pas moins que ce qui fonde notre humanité est le fait que nous soyons responsables de ce que nous sommes. Cette nostalgie de l’innocence n’est pas liée à quelque culpabilité, non, simplement parfois, nous aimerions tant que quelqu’un prenne en charge notre vie, ou du moins une part de notre vie, pour la rendre supportable. Les pièces de Dea Loher sondent les termes de cette difficulté – pour ne pas dire de cette impossibilité. Elles affirment à chaque fois le caractère incontournable de ce principe de responsabilité.
Laurent Muhleisen

Avec les élèves du Conservatoire: Vanessa Battistini, Lucile Carré, Léa Charrière, Judith Goudal, Karine Grosjean, Arnaud Huguenin, Liza Laloux, Jonas Lambelet, Adrien Mani, Damien Naïmi, Tibor Ockenfels, Hélène Patricio, Carole Rossier, Juliette Tracewski et Raphaël Vachoux.

Représentations
Lundi, mercredi, jeudi et samedi à 19h
Vendredi 20h
Dimanche 17h

Durée du spectacle: 2h - Entrée libre
Au Studio Claude Stratz
Réservation fortement recommandée en raison de la capacité réduite du studio

En partenariat avec la filière pré-professionnelle
d'art dramatique du conservatoire de musique de Genève

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