Vendredi soir dans une ville où il pleut. Un jeune homme tente de retenir un inconnu qu’il a abordé. Il parle, raconte son univers: les «cons de Français sans imagination», les loubards qui font «la chasse aux ratons», les fringues qui ne sèchent jamais, la saleté de lumière qui rend tout le monde semblable, la ville et ses zones, et l’envie de taper, de cogner, jusqu’à ce que tout s’arrête.
Plus de dix ans après leur première création de La Nuit juste avant les forêts, Lorenzo Malaguerra et Olivier Yglesias en proposent une mise en scène et une interprétation totalement renouvelées. Alors que la désespérance sociale ne cesse de gagner du terrain, ce monologue en forme de déclaration d’amour à un inconnu, tout en ruptures et en aspérités, prend la dimension d’une adresse féroce à l’ensemble de l’humanité.
Révélée au public par Patrice Chéreau dans les années 1980, l’oeuvre de Bernard-Marie Koltès (1948-1989) est presque exclusivement théâtrale. Selon Heiner Müller, qui a traduit Quai Ouest en 1986, elle pourrait se situer au croisement «de Rimbaud et de Faulkner». Koltès est actuellement l’un des dramaturges français contemporains les plus joués dans le monde.
Lorenzo Malaguerra est acteur, metteur en scène et directeur du Théâtre du Crochetan depuis 2009. Il a signé une quinzaine de mises en scène, dont L’Échange de Paul Claudel au Théâtre de Carouge (2006), Sweeney Todd de Stephen Sondheim et Hugh Wheeler, en collaboration avec Alain Perroux au Théâtre du Loup (2008), et Roméo et Juliette de William Shakespeare au Théâtre Populaire Romand (2008).
