À la Comédie, on entre par la grande porte, on grimpe les marches et on se retrouve au Cabaret... quelques tables de bistrot, un piano et de quoi boire un verre. C’est l’occasion de rire, chanter… et de se dire joyeusement ses quatre vérités. Les plus touchantes et les plus inavouables. C’est que l'humour d'Hanokh Levin est féroce. Il a l’art de mettre le doigt sur nos points les plus « sensibles »… De l’intime au politique, il dévoile notre humanité dans toute sa noirceur, mais aussi sa fragilité, son entêtement, son aspiration à la grandeur.
Ce que je voudrais, c’est qu’il vous pousse une barbe, que vous vous transformiez en Messie, que vous résolviez le problème de la saucisse, et que vous redeveniez Caroline de Monaco. Comme vous voyez, je place en vous de grands, d’immenses espoirs. Tant que vous ne me tendez pas le hot dog, tout est permis, tout est encore possible. Que d'espoir !
Comme le note en effet Nurit Yaari, professeur au département d’études théâtrales de l’université de Tel-Aviv, «l’œuvre dramatique de Hanokh Levin est indissociable d’une critique acerbe de la réalité politique, sociale et culturelle de l’État d’Israël. Avec une perspicacité peu commune, Levin n’a cessé de mettre en garde ses concitoyens contre les conséquences délétères d’une occupation prolongée des territoires conquis». Subversive, libre, résistante et d’un humour irrésistible, l’écriture de Hanokh Levin sera cette saison le point de départ des travaux du collectif de la Comédie.
Laurence Sendrowicz, traductrice de Hanokh Levin, ainsi que l'équipe artistique, s'entretiendront avec le public à l'issue de la représentation du mercredi 2 avril.
Hanokh Levin (1943-1999), né à Tel-Aviv, est l’auteur d’une œuvre considérable, composée de sketches, de chansons, de textes en prose, de poésies, et de plus d’une cinquantaine de pièces de théâtre qu’il a, en grande part, lui-même mises en scène. Il est considéré comme l’une des figures majeures du théâtre israélien contemporain.