Créé à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Richard Wagner, Tragedy of a Friendship allie musique, théâtre et danse pour explorer la relation houleuse entre le compositeur et son ami Friedrich Nietzsche. Nietzsche voulait voir en Wagner la résurrection allemande de l’esprit propre à l’Antiquité grecque. Or, à ses yeux, celui-ci va progressivement se révéler en être l’exact opposé: un chrétien exalté, embourbé dans ses égarements mystiques, considérant la chasteté comme le bien suprême et proclamant son antisémitisme. L’amitié idyllique vire à la tragédie.
Pouvait-il en être autrement? Les rapports entre penseurs et artistes ne sont-ils pas toujours aussi tendus, féconds et hasardeux? Tout artiste ne jalouse-t-il pas la pensée à l’état pur du philosophe? Tout penseur n’envie-t-il pas les instincts de l’artiste? Telles sont les questions que pose le spectacle de Jan Fabre, qui s’est entouré pour cette création du célèbre compositeur Moritz Eggert et du poète flamand – maintes fois couronné – Stefan Hertmans.
Un débat en présence de Jan Fabre aura lieu le mardi 24 septembre de 18h30 à 19h30, à la Comédie (entrée libre)
Les deux représentations seront précédées d'une introduction par Bart Boone à 18h30 pour le jeudi 26 septembre et à 19h30 pour le vendredi 27 septembre
Plasticien, performer, écrivain, chorégraphe et metteur en scène, Jan Fabre fait partie des artistes les plus reconnus et les plus controversés de notre temps. Ses œuvres ont été exposées entre autres aux biennales de Venise et de São Paulo, à la documenta de Kassel et au Musée du Louvre. Artiste associé au Festival d’Avignon en 2005, ses spectacles L’Histoire des larmes et Je suis sang provoquèrent une vive polémique. Protestataire et irrévérencieux, Jan Fabre semble être avant tout animé par une foi sans faille en la beauté qui, selon ses propres mots, «porte en elle la couleur de la liberté».