Journal

de Franz Kafka
mise en scène Daniel Wolf

26 - 30 sept 2017 | Studio André Steiger

Lettre au père

AFIN QUE TOUT LE MONDE PUISSE PROFITER DU PASSAGE DES GÉANTS DEVANT LA COMÉDIE, LA REPRÉSENATION DU SAMEDI 30 SEPTEMBRE AURA LIEU À 20H ET NON À 19H COMME ANNONCÉ PRÉCÉDEMMENT.

En novembre 1919, Franz Kafka, alors âgé de 36 ans, veut épouser Julie Wohryzek. Le père de Kafka, Hermann, dans les termes les plus crus, dénonce la mésalliance. Le mariage est annulé. «Je ne crois pas que tu m’aies jamais aussi profondément humilié», écrit le fils au terme de la lettre qu’il compose à la suite de ce choc. Le réquisitoire contre le père est redoutable : un rappel circonstancié de l’incompréhension mutuelle, remontant de la petite enfance jusqu’à ces nouvelles épousailles manquées.
La Lettre ne sera pas remise à Hermann et Franz mourra quatre ans plus tard de tuberculose.

Daniel Wolf, dans cette adaptation théâtrale qui connut un vif succès lors de sa création en 2016, imagine une scène qui n’a jamais pu avoir lieu : le procès du Fils contre le Père – Jean Aloïs Belbachir et Dominique Catton. L’auditoire retient son souffle : il est tantôt saisi par les échos intimes de la charge puis par les dénis menaçants de la défense.

Juif de langue allemande, Franz Kafka est né en 1883 à Prague. S’il a longtemps exercé une charge de juriste spécialisé en droit du travail, il consacrait la plupart de ses nuits à la littérature. Épistolier et diariste prolixe, il a surtout laissé nombre de fictions, dont quelques-unes comptent parmi les plus frappantes du XXe siècle : Le Procès, Le Château, La Métamorphose, La Colonie pénitentiaire. L’empêchement, tant intérieur qu’extérieur, en est le motif persistant, tandis que les figures de la loi y sont tout à la fois grotesques, inconséquentes et dangereuses. Kafka meurt en 1924 à l’âge de 40 ans.

Daniel Wolf est comédien et metteur en scène. Il a notamment monté Décadence de Steven Berkoff (1999), Haroun et la mer des histoires, adaptation du roman de Salman Rushdie (2000), Après la répétition d’Ingmar Bergman (2001), Le Dibbouk de Shalom Anski (2005), La Double Inconstance de Marivaux (2005), Au bout du rouleau de Manon Pulver (2007), Hiver de Jon Fosse (2010), Processus Kafka, adaptation du Procès de Franz Kafka (2015). 

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En novembre 1919, Franz Kafka, alors âgé de 36 ans, veut épouser Julie Wohryzek. Le père de Kafka, Hermann, dans les termes les plus crus, dénonce la mésalliance. Le mariage est annulé. « Je ne crois pas que tu m’aies jamais aussi profondément humilié », écrit le fils au terme de la lettre qu’il compose à la suite de ce choc. Le réquisitoire contre le père est redoutable : un rappel circonstancié de l’incompréhension mutuelle, remontant de la petite enfance jusqu’à ces épousailles manquées.

La Lettre ne sera pas remise à Hermann et Franz mourra quatre ans plus tard de tuberculose – un « pacte » que son cerveau oppressé aurait conclu avec ses poumons, pensait-il. Le père survivra au fils.

Lettre au père n’est pas une fiction littéraire ; elle n’en est pas moins l’imaginaire d’un procès qui n’aura pas lieu.

Ce texte qui fait partie de la littérature universelle nous renvoie également sans cesse dans la sphère privée de l’auteur. C’en est sa force et sa complexité. Cet enjeu éminemment théâtral est traité avec délicatesse par Daniel Wolf qui parvient à nous restituer à la fois l’intériorité des personnages et leur relation conflictuelle.

Lettre au père est un texte central dans la compréhension de l’œuvre kafkaïenne, elle permet de mieux comprendre certaines thématiques chères à l’auteur et leur origine : la solitude, les peurs, les complexes, l’image du fils banni.

« À cette époque, j'étais déjà écrasé par ta simple apparence physique. Je me souviens, par exemple de ces jours, à l’école de natation, où nous nous déshabillions ensemble dans une cabine. Moi, maigre, chétif, étroit ; toi, fort, grand, large. Dans la cabine déjà je me faisais un effet lamentable, non seulement face à toi, mais face au monde entier, car tu étais pour moi la mesure de toutes choses ».

Attention, le spectacle se joue en studio, le nombre de classes pouvant être accueillies est limité.

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matières : allemand, philosophie, français, théâtre

thématiques : la relation père-fils, la figure paternelle dominante, la relation conflictuelle, l’éducation stricte, l’humiliation, le complexe relatif au père, la mise au point, le témoignage autobiographique, la question juive

en résonance :
– la famille : Défaut de fabrication, Le Poisson combattant
– la question juive (le judaïsme) : Le Voyage de Dranreb Cholb

activités pédagogiques : dossier d’accompagnement pédagogique, présentation du spectacle en classe, visite du théâtre, rencontre avec l’équipe artistique

Infos pratiques

HORAIRES

mardi, mercredi, jeudi à 19h
vendredi à 20h
dimanche à 17h
lundi relâche

En raison du passage des Géants devant la Comédie, la représenation du samedi 30 septembre aura lieu à 20h et non à 19h comme annoncé précédemment.

DURÉE

1h15

Tarifs

plein tarif : CHF 30.-
AVS, AI, chômeur : CHF 23.-
étudiant :CHF 15.-
abonné : CHF 21.-

avec : Jean Aloïs Belbachir, Dominique Catton
scénographie et lumière : Jean-Michel Broillet
costumes : Ingrid Moberg

production : Comédie de Genève

Ce spectacle est dédié à la mémoire de Jean-Michel Broillet, scénographe et créateur lumière, qui nous a quittés au printemps dernier.

 

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